Reprise des cours : le gouvernement joue au «yo-yo» décisionnel

Annoncée pour la énième fois, la reprise des cours est intervenue le 1er juin 2020 pour les classes d’examens., Cette reprise initialement prévue pour le 25 mai avait été reporté au 1er juin 2020  afin de doter les établissements de matériel de protection contre la maladie à coronavirus. L’annonce avait été faite le  vendredi 09 mai le Pr Stanislas Ouaro, ministre burkinabè de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales.

La reprise des cours dans plusieurs villes du Burkina n’a pas été effective àcause de plusieurs facteurs parmi lesquels le manque d’équipements des écoles en dispositifs ou de matériels de prévention contre le coronavirus. Dans certains établissements où les cours ont repris, les mesures barrières ne sont pas   respectées car il y a un manque de cache-nez et de lave-main. Dans certains établissements scolaires, les élèves ont du mal à respecter le l’obligation du port du cache-nez et des mesures de distanciation. Dans d’autres établissements d’enseignement, des enseignant  refusent de dispenser les cours car pour eux les mesures de protections ne sont pas respectées, etc.

Pourquoi tant de tergiversations pour la reprise des activités pédagogiques ? Qu’en est-il des masques de protection et de l’équipement des écoles en dispositifs de lave-mains ? Comment résoudre par ailleurs le problème de distanciation sociale dans des classes aux effectifs pléthoriques, où un table-banc est partagé par trois, voire quatre élèves ?

Rien ne justifie l’absence du matériel de protection pour les élèves mais aussi pour les enseignants si ce n’est le manque de volonté et l’incapacité de nos dirigeants à protéger la population burkinabè. Avec une volonté ferme et sincère, le gouvernement pouvait en toute urgence, créer un centre de fabrication de masque en Faso Danfani. En employant des milliers d’étudiants, il pouvait réduire un temps sois peu le chômage et valoriser les savoirs locaux de nos tisseuses.

En décidant que la reprise des classes ne concernera que les classes d’examen, le gouvernement ne chercherait-il   pas un prétexte pour mettre fin à la lutte syndicale ? En effet,  la lutte syndicale   était à son paroxysme et constituait pour le gouvernement un nœud gordien. Aujourd’hui, la reprise des cours ne concerne que quelques classes avec un nombre réduit d’élèves à enseigner., Moins il y aura des élève à enseigner, moins il y aura des enseignants en activité et  moins il y aura des manifatation de protestations et de revendications.

On assiste aussi à un abandon des étudiants sans véritables mesures d’accompagnement au plan social alors que les restaurants universitaires sont restés fermés pendant un certain temps et les résidents des cités universitaires mis en confinement.   

De même, la mise au chômage de milliers de vacataires exerçant dans les établissements privés  provoque une flambée du taux de chômage doublé du non-paiement des frais des heures de vacation du mois de mars pour nombreux d’entre eux.

Tous ces faits pousse parfois le commun des mortels à   se demander si les gouvernants connaissent vraiment les réalités concernant le vécu quotidien du peuple qu’ils gouvernent. La décision du gouvernement de maintenir fermer les classes intermédiaires et de ne rouvrir que les classes d’examen, aura un coup sur la qualité de l’éducation au Burkina Faso. Pour la   prochaine année scolaire, le corps enseignant aura énormément de défis à relever pour améliorer le niveau des élèves de façon générale.

Yayi Nadiatou TRAORÉ

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