Reprise des cours pour les élèves en classe d’examen: une mesure controversée

La reprise des cours au niveau des classes d’examen initialement prévue pour le 11 mai est intervenue le 1er juin 2020. Les élèves des classes d’examen ont repris le chemin de l’école après un congé anticipé de deux mois pour cause de la maladie à coronavirus.

Cette rentrée s’est faite dans le strict respect des mesures barrières entrant dans le cadre de la lutte contre la covid-19 qui a déjà infecté 891 personnes et causé 53 morts à la date du 10 juin 2020.

Pour sauver l’année scolaire tout en évitant un redéploiement du virus à l’instar de ce qui s’est passé au Ghana qui après la reprise des cours a enregistré un plus grand nombre de contaminés, le gouvernement burkinabé a décidé de doter chaque élève de deux masques et chaque école de dispositifs de nettoyage de main. Mais pour le premier jour de la rentrée, tous les élèves  n’ont pas pu être doté de masques à cause d’un déficit au niveau de la production, déplore le ministre Stanislas Ouaro.

Le gouvernement a donc décidé que l’année était considérée comme validée pour le préscolaire alors que pour les autres classes intermédiaires du secondaire la meilleure moyenne serait utilisée pour déterminer si les élèves sont aptes à passer en classe supérieure.

Si cette décision a réjoui bon nombre d’élèves, ce n’est pas le cas des certains syndicats. Notamment quatre (4) syndicats de l’éducation avec à leur tête Souleymane BADIEL, secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) qui estime que cette décision est « un saccage pour le système éducatif ». En effet la décision  du gouvernement aura un impact négatif sur le rendement scolaire et le niveau des élèves l’année prochaine. Mais les conséquences de cette reprise sont moindres comparées à celles qu’auraient engendré une invalidation de l’année. Le retard que connait le système académique notamment celui de l’université de Ouagadougou allait se reporter sur le système scolaire, précisément au niveau du  secondaire. Dans ces situations les perdants sont les élèves du public qui sont aussi les plus nombreux.

De plus, une invalidation de l’année scolaire   allait créer une crise économique chez les parents d’élève qui ont pour la plupart, payé en totalité la scolarité de leurs enfants. Comment leur expliquer que cela n’était pas de l’argent gaspillé car bien entendu aucune école ne remboursera l’argent versé pour la scolarité. La situation est assez difficile aussi bien pour le gouvernement, pour les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes au nombre de 800.000 environ et l’opinion publique. Certes la décision du gouvernement aura des répercussions sur le niveau des élèves, sur le rendement scolaire et de ce fait sur niveau de l’éducation du pays mais il faut nuancer la situation car il faut le reconnaitre le Burkina Faso ne pourras pas assumer les conséquences d’une année blanche encore moins dans cette période de covid-19.

Paré Nado Ariane

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