La presse s’est faite l’écho d’une plénière tenue à huis clos à l’assemblée nationale le 6 juillet 2020. Cette plénière était axée sur un rapport qui recommande le découplage des élections législatives de la présidentielle du 22 novembre 2020. Autrement dit, ledit rapport préconise le report du scrutin législatif d’une année et son couplage aux municipales de 2021.
Si ce projet de report des législatives de novembre 2020 abouti, les députés verront leur mandat prolonger d’une année. Pour sa décharge, le parlement aurait avancé la question de l’insécurité sur une bonne partie du territoire national et le souhait des populations d’un retour à la paix avant de penser à la question électorale. Cependant ; cette proposition de prolongation aura des conséquences très graves. D’abord sur le plan économique, le pays ne peut pas se permettre autant de dépense en ne couplant pas les présidentielles aux législatives, surtout quand on sait qu’il y a également les élections municipales prévue en 2021.
Ensuite, le report des législatives risque d’entrainer un précédent grave comme ce que nous constatons actuellement au Mali Où il sévit une crise de légitimé institutionnelle consécutive au report des élections législatives d’octobre 2018 dans ce pays frère.
Enfin, sur le plan juridique les analyses de certains juristes font état de violation de la Constitution de notre pays, ce qui n’est pas sans risque d’efondrement de notre jeune système démocratique. Il y a des paramètres et implications politiques et sociétales à prendre en compte dans ce périeux projet de prolongation du mandat de nos élus nationaux. Nous faisons face ici à une question de légitimité que de légalité.
Malgré la situation sécuritaire difficile dans de nombreuses localités du pays, nous estimons que le calendrier électoral doit être scrupuleusement respecté.
Elodie KY
