DISCOURS DU PREMIER MINISTRE SUR L’ETAT DE LA NATION: Une halte sur « la montée en puissance de l’armée »

Lors de son discours sur l’état de la nation devant la représentation nationale le mardi 19 Mai, le Premier ministre,  Christophe Marie Joseph DABIRE, a entre autre axé son intervention sur la crise sanitaire, l’économie, l’éducation et la lutte contre le terrorisme. Sur ce dernier point, il a relevé « la montée en puissance de notre armée nationale ».

Depuis 2016, le Burkina Faso est la cible de nombreuses attaques terroristes qui ont causé  de nombreux morts du côté des civiles et Forces de défense et de sécurités (FDS) et engendré des déplacements massifs de population à l’intérieur du pays.  

 Réagissant aux critiques    acerbes qualifiant d’inefficace la  riposte contre le terrorisme,   le le Premier Ministre a fait savoir que son gouvernement a mis   en place une stratégie de lutte contre les « forces du mal » avec le soutien de ses  partenaires. Dans ce cadre,  « des opérations militaires organisées en 2019,  ont permis de démanteler de nombreux groupes, en neutralisant certains de leurs combattants » .  Concrètement, des opérations antiterroristes ont été menées par le Burkina Faso à savoir : DOFOO 1 et 2  et KAOURA dans le Centre Nord, le Nord et le Sahel ;  BEDJARA BIA dans le Centre Sud ;  DAARA dans le Nord-Ouest et  OTAPUANU à l’Est. En termes d’opérations conjointes dans le cadre du partenariat international,  on peut citer : BOURGOU 2 et 4  au Nord, KAPIGDOU au Nord-Ouest, PAGNALI 2, DESSI 1 et 2 à l’Est du Burkina. Toutes ces opérations auront permis de neutraliser des combattants,  de démanteler des bases terroristes et de saisir de nombreux matériels du camp ennemi.

Au regard de ces résultats fort appréciables, on  est en droit de se poser la question suivante : pourquoi les FDS sont’elles plus aguerries dans la lutte contre le terrorisme ?

« La montée en puissance de notre armée nationale a été rendue possible grâce aux efforts d’équipement, de formation et de réorganisation » a martelé Christophe DABIRE devant la représentation nationale.

En effet, l’année 2019 aura été celle de la réorganisation de l’armée Burkinabé. En témoigne les changements opérés par le président du Faso Rock Marc Christian KABORE à la tête de cette armée à travers la nomination    de nouveaux chefs. Le général Moïse MINOUNGOU a été nommé  chef d’état-major général des armées ; le colonel Gilles BATIONO,   chef d’état-major de l’armée de terre et le colonel-major Oumarou SAWADOGO,   commandant du Groupement central des armées. En plus  de ces nominations, trois colonels ont été portés à la tête des trois régions militaires du pays (nord, ouest et centre), tandis que trois autres ont été nommés chefs de division (opérations, formations et renseignements) auprès de l’état-major général des armées.

Aussi, suite à des contestations de  l’opposition et de la société civile, le président du Faso a remplacé  les   ministres en charge de la Défense et de la Sécurité. Le leadership étant rétabli au sein des armées,  la question de l’équipement a également été  passée en revue.

Au chapitre de l’équipement en 2019, l’opinion publique a été témoin des différentes donations des pays partenaires dans la lutte contre le terrorisme. Ces équipements sont entre autres des véhicules blindés et ou pickup, des hélicoptères, des conteneurs de stockage blindés, des mitrailleuses, des camions de transports, des gilets pare-balles, des casques et  des tenus militaires. Ces dons sont l’œuvre des partenaires comme les Etas Unis d’ Amériques, la France, le  Quatar, la Chine Populaire, la Chine Taïwan et l’Union Européenne.  Pour ce qui concerne les acquisitions faites par l’Etat burkinabé, difficile d’en parler,   l’armée est muette sur ces questions. Mais il est évident que des investissements ont été faits dans ce sens, car depuis 2016 le budget alloué à la défense et à la sécurité est en hausse chaque année. Par exemple,  il est passé de 309,726 milliards en 2019 à 324 milliards en 2020. Cette augmentation du Budget a permis sans nul doute de renforcer les capacités des FDS à travers des formations pratiques.

En termes de formation, on peut parler de l’exercice militaire multinational « Flintlock » sur  initiative du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (USAFRICOM). La  formation a porté  sur les tirs, le déplacement et la communication, toute chose qui a permis aux FDS de perfectionner leurs tactiques et techniques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En plus des manœuvres militaires, cette formation a intégré le volet humanitaire qui permet de prendre en compte l’offre de soins aux populations et bien d’autres aspects, comme l’implication des organisations de la société civile pour des programmes de dé-radicalisation.

On peut citer aussi, le  recrutement et la formation de 750 élèves sous-officiers de gendarmerie, et celui exceptionnel de 500 militaires. Un personnel qui viendra grossir le rang des combattants pour des combats futurs dans la lutte contre le terrorisme. Cela pousse à l’optimisme.  Aussi en 2019, un accord de jumelage entre les Forces Armées Nationales et la Garde National du district de Columbia, a marqué l’admission du Burkina Faso au programme « State Partnership Programme (SPP) » ou Programme de partenariat de l’Etat des Etats Unis. Les activités du dit programme varient et ont souvent trait à la formation continue, à la protection civile, à la gestion des crises, au domaine de l’aviation, du génie militaire et de la santé. Un jumelage qui, à n’en point douter va renforcer davantage la capacité des FDS. Toute considération faite, l’armée burkinabé a entamé à partir de 2019, une montée en puissance. Une puissance de frappe acquise grâce à la conjugaison de plusieurs efforts sur le plan de la formation, de l’équipement et de la réorganisation.

Clémence TUINA

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *